L’évaluation ISCO examine les plateformes publiques/privées pour un cacao durable

Sydney Jones

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L’évaluation ISCO examine les plateformes publiques/privées pour un cacao durable

 English   Japanese  8/4/2021

Au cours des quatre dernières années, l’industrie du chocolat a adopté plusieurs réformes afin de lutter contre la déforestation, le travail des enfants et d’autres abus ayant cours dans le secteur du cacao.

Parallèlement à d’autres réformes, les “plateformes” public-privé pour un cacao durable, communément appelées “ISCO”, ont proliféré. Les ISCO rassemblent l’industrie, les entités gouvernementales et les organisations de la société civile des pays consommateurs de chocolat afin de promouvoir la durabilité du cacao.

En facilitant la collaboration entre l’industrie, le gouvernement et la société civile, les ISCO définissent des objectifs, fixent des cibles et surveillent les progrès. Elles sont une chance exceptionnelle pouvant permettre à l’industrie de passer à un cacao durable et nous applaudissons les organisations, les entreprises et les institutions qui ont rejoint ces plateformes de durabilité dans le but d’améliorer les performances sociales et environnementales du secteur.

Il faut cependant craindre que, malgré de bonnes intentions, les ISCO aient du mal à mettre leurs engagements en pratique. De plus, sans une pression supplémentaire de la société civile et des citoyens, le risque existe de les voir devenir un outil de blanchiment écologique de l’industrie. Enfin, si chacune des ISCO travaille de façon solitaire en élaborant ses propres définitions, ses ambitions, ses indicateurs de performance clés et si elles ont des dates butoirs divergentes, cela pourrait conduire au chaos plutôt qu’à une pression mondiale synergique en faveur de l’amélioration du secteur du cacao.

L’évaluation des ISCO est mise en œuvre pour exercer une pression en faveur de la synergie plutôt que de la divergence, de l’ordre plutôt que du chaos, des objectifs ambitieux plutôt que de la médiocrité, et aussi pour mettre en évidence les réussites. Nous espérons que cette évaluation encouragera les ISCO à concrétiser leurs engagements. Pour que l’industrie cacaoyère devienne réellement durable, des réformes sont nécessaires dans les pays consommateurs. La cohérence et la clarté seront les meilleurs propulseurs de ces réformes.

Le tableau ci-dessous donne un aperçu des plateformes évaluées :

 

PAYS PLATEFORMES DATE DE LANCEMENT

 

Allemagne Initiative allemande pour un cacao durable (GISCO)

 

Juin 2012
Suisse Plate-forme suisse pour un cacao durable (SWISSCO)

 

Janvier 2018

 

Belgique Beyond Chocolate (partenariat pour une industrie chocolatière belge durable, “BISCO”)

 

Décembre 2018
Japon Plate-forme pour un cacao durable pour les pays en développement (dénommée officieusement “JAPANISCO”) Janvier 2020
Pays-Bas Initiative néerlandaise pour un cacao durable (DISCO)

 

 

Août 2020
France Le Syndicat du Chocolat (FRISCO)
 

 

États-Unis

Les États-Unis n’ont pas réussi à mettre en place une plateforme permettant à l’industrie, au gouvernement et à la société civile de se réunir et de définir une marche à suivre pour les importations de cacao durable.

 

 

RAS

Royaume-Uni De même, le Royaume-Uni a échoué pour son inaction.

 

 

RAS

 

Les 12 critères de durabilité comprennent la structure, les engagements, les objectifs, les activités et les prises de positions des plateformes sur des questions telles que la traçabilité et la transparence, la déforestation, l’agroforesterie, l’utilisation de produits chimiques et le travail des enfants. Certains de ces critères, comme la déforestation, apparaissent familiers à toute personne ayant consulté l’une des publications de Mighty Earth sur le cacao. En effet, nombre de ces critères sont mis en évidence dans nos précédentes fiches d’évaluation de Pâques dans lesquelles nous avons noté les acteurs du secteur du cacao tels les négociants, les fabricants et les supermarchés en fonction de leurs performances environnementales et sociales, en attribuant des notes “bonnes”, “moyennes” et “mauvaises” pour les performances relatives aux critères individuels ainsi que des notes pour les performances globales de l’entreprise. À l’instar des négociants en cacao et des fabricants de chocolat qui sont tenus responsables et notés, les plateformes qui cherchent à réformer le cacao au niveau national doivent également l’être.

L’objectif de ce classement ISCO n’est pas de créer une concurrence antagoniste entre les plateformes, ni de pénaliser les plateformes récemment créées parce qu’elles ne sont pas plus avancées. Le but est plutôt de créer une course vers le sommet, d’inciter toutes les plateformes à apprendre les unes des autres et à s’entraider pour mieux faire.

La valeur que les plateformes de durabilité du cacao ajoutent au secteur est reconnue. Il faut les encourager à mieux articuler des engagements synergiques et partagés autour des questions qui sont au cœur de la durabilité du secteur. En outre, notre objectif est de soutenir les plateformes avec une feuille de route, afin qu’elles concrétisent leurs engagements et collaborent pour faire face aux défis complexes.

Pour les plateformes nouvellement établies, ce tableau de bord peut aider à orienter les discussions sur la façon dont elles aborderont les questions clés. Pour les marchés qui envisagent de développer une plateforme comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, ce tableau de bord sert de point de départ.

L’initiative japonaise pour la durabilité du cacao, JAPANISCO, en est une belle illustration puisqu’elle coïncide avec le nouvel engagement louable du gouvernement japonais d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le Japon s’apprêtant à devenir un leader mondial et à servir de modèle aux autres pays pour qu’ils prennent des engagements similaires, il devient crucial que toutes les industries japonaises prennent des mesures pour atteindre les objectifs nationaux officiels. Grâce à la naissante JAPANISCO, l’industrie chocolatière japonaise dispose désormais d’un cadre d’échange et de collaboration ainsi que d’un système élaboré pour un effort collectif visant l’atteinte de l’objectif zéro déforestation importée et la promotion de l’agroforesterie qui, tous deux, peuvent réduire les concentrations atmosphériques de CO2. Compte tenu de la capacité démontrée de l’industrie japonaise à innover rapidement, l’espoir est grand de voir JAPANISCO connaître le succès dans l’industrie du cacao, constituer un modèle viable et susciter un effet d’entrainement vers l’objectif zéro déboisement pour toutes les plates-formes et toute l’industrie agroalimentaire japonaise, englobant d’autres matières premières clés telles que l’huile de palme.

Nous encourageons toutes les plateformes à répondre, de toute urgence, à toutes les critiques formulées dans ce document et à aider, ainsi, l’industrie cacaoyère à accélérer sa marche vertueuse vers la durabilité véritable.

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