Déforestation au Brésil: un nouveau rapport révèle le lien entre de grandes entreprises françaises du secteur de la viande et une déforestation de la taille de Marseille, Lyon et Toulouse réunies

Sydney Jones

Press Secretary

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Déforestation au Brésil: un nouveau rapport révèle le lien entre de grandes entreprises françaises du secteur de la viande et une déforestation de la taille de Marseille, Lyon et Toulouse réunies Germany   Netherlands   United Kingdom   United States  Le géant français de la volaille LDC est complice de cette destruction. 

Mighty Earth publie aujourd’hui les données de son outil de surveillance de la déforestation liée au soja et au bétail. Celles-ci dévoilent que Bunge, le plus grand importateur de soja en France, est associé aux grandes exploitations qui ont défriché près de 39 000 hectares de forêts en Amazonie et au Cerrado au Brésil depuis mars 2019. 

Le groupe LDC, numéro un européen de la volaille derrière les marques Le Gaulois, Maître Coq, ou encore Marie est complice de cette déforestation en vendant des poulets nourris au soja brésilien. L’ONG Canopée lance aujourd’hui une pétition pour mobiliser les clients de LDC afin d’inciter l’entreprise à rompre ses liens avec la déforestation au Brésil.  

Le soja est la matière première agricole la plus importée en France, principalement en provenance du Brésil. Parmi toutes les matières premières importées par la France, c’est aussi la commodité agricole importée ayant la plus grande empreinte en matière de déforestation. 

D’après les données de TRASE, Bunge représente 40% du soja brésilien importé vers la France en 2018. La quasi-totalité (90 %) du soja consommé en France sert à l’alimentation des animaux d’élevages comme les poulets et les porcs, qui sont ensuite vendus dans les supermarchés, fast-food et restaurants. 

Conscients de leur responsabilité, les principales enseignes de la grande distribution se sont engagées en novembre dernier à mettre fin au soja issu de déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement. Canopée publie aujourd’hui une analyse de ces différents engagements.   

Les entreprises de la viande comme LDC, du lait comme Lactalis et les chaînes de restauration rapide comme Quick et Burger King sont elles restées sourdes aux appels répétés des citoyens et associations environnementales. Ces dernières sont soumises à la loi sur le devoir de vigilance et sont donc dans l’obligation légale de prévenir les risques en matière d’atteinte à l’environnement liés à leur activité. 

Pour Nico Muzi, directeur Europe de Mighty Earth: « Le Cerrado ressemble au Far West — les grands producteurs de soja et les spéculateurs fonciers rasent les forêts et s’accaparent les terres des communautés autochtones et locales à un rythme alarmant. Les consommateurs français se mobilisent pour mettre fin à cette folie et demandent aux entreprises françaises de prendre leurs responsabilités dès aujourd’hui. Les entreprises comme LDC, Quick, Burger King, Lactalis doivent rapidement suivre le mouvement lancé par la grande distribution. Les forêts et le climat ne peuvent pas attendre plus longtemps ». 

L’explosion de la demande en soja s’explique par l’augmentation continue de la consommation de viande et produits laitiers. La volaille, particulièrement riche en soja « caché » , est la principale destinataire du soja que nous importons.  

Klervi Le Guenic, chargée de campagne de Canopée, explique: «LDC vend plus d’un million de tonnes de volaille chaque année.  Quand on sait qu’il faut plus de 100 g de soja pour produire 100 g de viande de poulet, le calcul est vite fait. Le leader du marché en Europe a rôle majeur à jouer, et il doit prendre ses responsabilités.  Il doit s’engager à garantir que ses volailles ne soient pas nourries avec du soja responsable de la destruction du Cerrado ou de l’Amazonie. »

Selon l’agence spatiale brésilienne (INPE), la déforestation de la forêt tropicale amazonienne a atteint son plus haut niveau en douze ans. La semaine dernière, le gouvernement brésilien a de plus supprimé toute mesure visant à lutter contre la déforestation dans le plan d’action national sur le climat (connu sous le nom de CND) dans le cadre de l’Accord de Paris, bien que la déforestation soit la principale source d’émissions de gaz à effet de serre dans le pays. 

Le Cerrado, n’est pas en reste lui non plus. La plus grande savane tropicale du monde, qui abrite le jaguar emblématique et plus de 10 000 espèces de plantes, produit environ 60 % du soja brésilien. Plus de la moitié de cet écosystème a déjà été défriché pour faire place à la culture du soja et à l’élevage du bétail.

À propos de l’outil de surveillance de la déforestation de Mighty Earth liée au soja et au bétail 

Chaque mois, Mighty Earth et l’organisme de recherche Aidenvironment, utilisent les alertes de déforestation des agences gouvernementales brésiliennes basées sur les images satellites, l’imagerie du domaine foncier, les enquêtes de l’équipe locale et les engagements avec les entreprises pour établir les liens entre les négociants en soja, les transformateurs de viande bovine et la destruction des forêts au Brésil.  

L’outil de surveillance de la déforestation de Mighty Earth liée au soja et au bétail associe des exemples de défrichement à grande échelle en Amazonie et au Cerrado aux négociants en soja et aux conditionneurs de viande et les rend publics pour la première fois. Il ne prend pas en compte la totalité de la déforestation au Brésil qui est beaucoup plus importante. 

Pour toutes les demandes de presse, veuillez contacter : 

– Nico Muzi, Directeur européen de Mighty Earth, nico@mightyearth.org, 0032 484 27 87 91 

Klervi Le Guenic, chargée de campagne de Canopée Forêts Vivantes, klervi[email protected], 0033 7 52 64 08 54 

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