Le « plus grand agriculteur au monde » fait l’objet d’une enquête sur la déforestation

Sydney Jones

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Olam a défriché des forêts tropicales équivalant à plus de la moitié de la superficie de Singapour 

Le Forest Stewardship Council (Conseil pour la bonne gestion des forêts, FSC), une organisation mondiale pour la promotion de la gestion responsable des forêts, vient d’ouvrir une enquête sur la responsabilité d’Olam International dans des opérations de déforestation. Avec la commercialisation de 47 produits agricoles provenant de 70 pays différents, Olam International est le plus grand agriculteur au monde.

L’organisation examinera la plainte déposée en décembre 2016 par Mighty Earth auprès de FSC, qui fournit des preuves accablantes qu’Olam a défriché de vastes zones de forêts tropicales au Gabon pour y développer des plantations de palmiers à huile et d’hévéas et a, par conséquent, violé la Politique d’association du FSC. La plainte a été déposée sur la base des preuves révélées dans le rapport « La Boîte noire du commerce de l’huile de palme », co-écrit par Mighty Earth et l’organisation gabonaise Brainforest, dirigée par le lauréat du prix Goldman, Marc Ona Essangui.

Dans sa réponse, Olam a admis avoir défriché 25 735 hectares de forêt tropicale alors que la société établissait ses plantations de palmiers à huile au Gabon : « 58 % (25 735 ha) de la superficie plantée était à l’origine une forêt secondaire fortement exploitée et dégradée ». De tels niveaux de déforestation violent la Politique d’association du FSC. Cette Politique a justement été établie pour garantir qu’aucune entreprise ne puisse bénéficier de la certification de bonne gestion forestière du FSC si elle se livre à des activités ayant des impacts dévastateurs sur les écosystèmes, la biodiversité et les droits des populations habitant les forêts.

En février 2017, à la suite de négociations entre Mighty Earth et Olam, arbitrées par le World Resources Institute, la société a accepté de suspendre pendant un an tout nouveau défrichement de forêts tropicales au Gabon lié au développement de ses plantations de palmiers à huile et d’hévéas. Olam a également révisé sa politique relative à l’huile de palme, sa politique mondiale sur la façon dont elle traite les travailleurs et sa politique mondiale de protection des forêts pour l’ensemble de ses produits agricoles. Mighty Earth a donc accepté de suspendre pour une durée d’un an sa campagne ciblant les activités d’Olam dans les secteurs de l’huile de palme et du caoutchouc, y compris sa plainte auprès du FSC. Adoptant une démarche tournée vers le dialogue, Mighty Earth a renouvelé ces accords en janvier 2018, de manière à poursuivre les échanges et résoudre conjointement ces questions d’intérêt mutuel.

Pourtant, ni en 2017 ni en 2018, l’entreprise n’a abordé la question de sa responsabilité en matière de déforestation au Gabon. Le FSC, Mighty Earth et Olam ont donc convenu d’un processus de résolution alternatif et volontaire pour résoudre les problèmes identifiés dans la plainte. Le FSC a chargé un évaluateur accrédité par le FSC (SmartCert) de mener l’enquête, qui sera financée par Olam.

« Nous ne pouvons que nous réjouir qu’Olam ait cessé de défricher la forêt tropicale pour développer ses plantations de palmiers à huile et d’hévéas, mais la société doit assumer la responsabilité des destructions qu’elle a commise par le passé, a déclaré Etelle Higonnet, directrice de campagne senior pour Mighty Earth. Aucune société ne devrait s’en tirer en enfreignant les règles imposées par le FSC sur la déforestation. Elles existent pour une raison très simple : protéger les forêts tropicales qui contribuent à leur tour à protéger l’humanité du chaos climatique. »

L’enquête préliminaire ne portera que sur les plantations de palmiers à huile d’Olam, à la demande de l’entreprise. Une deuxième enquête du FSC portera sur la déforestation liée aux plantations d’hévéas d’Olam exploitées au Gabon. Mighty Earth estime qu’Olam a défriché environ 11 000 hectares de forêt tropicale entre 2012 et 2016 pour ses plantations d’hévéas dans le nord du Gabon. Ces faits ont été documentés par des vidéos infiltrées, réalisées par Brainforest et disponibles en ligne.

« Au final, Olam aura défriché près de 40 000 hectares de forêt tropicale au Gabon pour faire place à de vastes plantations de palmiers à huile et d’hévéas, a expliqué Etelle Higonnet. Ceci constitue indubitablement une violation des normes du FSC. Par le passé, le FSC a exclu de son processus de certification des sociétés avec un niveau de déforestation aussi élevé. L’organisation espère que cette procédure alternative permettra à Olam de réparer le préjudice causé par la déforestation, sans qu’il soit nécessaire de lui retirer le label. Nous espérons aussi que tout se déroulera pour le mieux et nous suivrons de près ce processus pour veiller à ce que justice soit faite. »

Crédit d'image: Lyg 2001 / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)
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