Réaction des ONG Ivoiriennes a la Réponse de Mondelez sur la Mise en ŒUVRE DU RDUE

Sydney Jones

Press Secretary

[email protected]

Carole Mitchell

Global Communications Director

[email protected]

Lisez la lettre en anglais, ici.

À l’attention de Mondelez,

Nous avons lu avec autant d’attention que de surprise votre réponse à la lettre reçue d’un collectif d’ONG nationales et internationales sur la mise en œuvre du Règlement sur la Déforestation de l’Union Européenne (RDUE). Vous demandez un report de 12 mois, avançant que la Côte d’Ivoire n’est pas prête en raison du manque d’identification des planteurs, de la localisation des plantations, de l’inefficacité administrative, et vous soulignez même la possibilité d’une aggravation de la pauvreté des producteurs, avant d’appeler à plus de pragmatisme.

Nous, ONG ivoiriennes signataires de la présente lettre, sommes convaincues que l’implémentation du RDUE offre une opportunité unique d’avancer vers une filière cacao plus transparente, équitable et durable. Nous vous invitons à nous rejoindre pour relever les défis restants et tenons à préciser ce qui suit :

  1. Sur le report demandé: Un report aggraverait les problèmes qui sont déjà à leur pic. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, affiche plus de 80 % de taux de déforestation. Le Ghana, second producteur, n’est pas loin de cette situation critique. Reporter l’entrée en vigueur du RDUE reviendrait à prolonger les dérives environnementales et sociales.
  2. Sur les cartes d’identité des planteurs: Les cartes d’identité ne sont pas une solution miracle à la traçabilité. L’effort doit porter sur les actions concrètes à entreprendre pour accompagner la mise en œuvre du règlement, et non sur des prétextes pour le reporter. Les experts et les volontés existent, tant dans les pays producteurs que consommateurs, pour soutenir cette transition.
  3. Sur la cartographie et les infrastructures: L’entrée en vigueur du RDUE sera l’impulsion nécessaire pour finaliser des processus trop longtemps retardés. La cartographie des plantations et l’identification des planteurs ont été annoncées comme achevées depuis plusieurs années. Il est temps de publier et d’utiliser ces données et non de les repousser.
  4. Sur les lacunes administratives: Les lacunes administratives ne doivent pas servir d’argument pour différer l’application du RDUE. Au contraire, ce règlement est une opportunité pour les gouvernements de renforcer leurs systèmes et de garantir l’écoulement des récoltes dans des conditions conformes aux exigences internationales.
  5. Sur la compétitivité et les risques économiques: Les problèmes évoqués ne sont pas causés par le RDUE, mais par l’absence de régulation claire. Ce règlement est une chance historique de redresser la filière. Tout report serait préjudiciable à la majorité des acteurs, y compris les producteurs eux-mêmes.
  6. Sur le pragmatisme invoqué: Le véritable pragmatisme consiste à mettre en œuvre une régulation discutée depuis longtemps avec toutes les parties prenantes. De nombreux producteurs, la quasi-totalité des acteurs de la société civile, ainsi que des experts, sont prêts à contribuer activement à la réussite du RDUE. Nous proposons un cadre d’échange dans les meilleurs délais pour accompagner la mise en œuvre effective de la RDUE et non son report.

Les gouvernements des pays producteurs ont réaffirmé leur volonté d’améliorer les conditions de vie des planteurs et de préserver les forêts restantes, comme cela a été souligné lors du deuxième sommet africain sur le climat. Nous appelons Mondelez à se joindre à cet effort collectif, en adoptant une posture de leadership éthique et en investissant dans les infrastructures nécessaires.

Fait à Abidjan le, 11 septembre 2025

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