Pâques – Mighty Earth publie son guide d’achat 2019 du chocolat durable

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Pâques – Mighty Earth publie son guide d’achat 2019 du chocolat durable

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L’organisation décerne à Sucden un «Rotten Egg Award »Lindt reçoit un «Good Egg» 2019

À l’approche des fêtes de Pâques, l’organisation de plaidoyer Mighty Earth publie aujourd’hui un guide d’achat du chocolat durable. Ce guide qui évalue les politiques environnementales et les pratiques de 57 chocolatiers se présente comme un outil de référence simple qui permet d’orienter les consommateurs qui souhaitent offrir du chocolat durable à leurs amis et à leur famille.

Pâques représente la haute saison des ventes mondiales de chocolat, avec une part de marché bien plus importante que Noël, la Saint-Valentin ou encore Halloween. « Les consommateurs sont à la recherche d’options plus durables, a déclaré Etelle Higonnet, directrice de campagne pour Mighty Earth. Ils ne souhaitent pas offrir à leurs enfants des œufs de Pâques issus du travail des enfants ou qui auraient entraîné la mort de chimpanzés. Nous voulons faciliter leur choix, afin qu’ils puissent savourer des œufs en chocolat sans avoir se soucier si la société qui les a fabriqués a détruit un parc national africain pour s’approvisionner en cacao. »

Mighty Earth a décerné à Sucden la palme du « Rotten Egg » (œuf pourri) pour ses mauvais résultats dans toutes les catégories évaluées par l’organisation. De l’ensemble des négociants en cacao, Sucden s’est montré le plus réticent au changement. En effet, la société a refusé en bloc de dialoguer avec la société civile, de mettre en place la traçabilité de son cacao, de garantir un cacao sans déforestation et d’orienter sa production vers des pratiques plus durables comme l’agroforesterie. De plus, la société — qui contrôle entre 15 et 20 % du sucre mondial — refuse de garantir un revenu minimum de subsistance aux cultivateurs qui la fournissent en cacao. Elle n’a pas non plus réussi à éliminer le travail des enfants ni l’esclavage de sa chaîne d’approvisionnement.

« En substance, Sucden accepte ou ferme les yeux sur la déforestation, le désastre écologique d’une monoculture polluante, l’esclavage, le travail des enfants, et l’extrême pauvreté des cultivateurs, » poursuit Higonnet. « Si une entreprise mérite qu’on lui décerne un ‘Rotten egg’, c’est bien Sucden. »

Mighty Earth a également remis à Lindt, l’un des dix premiers fabricants de chocolat au monde, le prix du « Good Egg » (bon œuf) 2019. Cette année, Lindt a non seulement rejoint l’Initiative cacao & forêts (ICF), mais elle a devancé les normes de l’industrie. Son « Plan d’action agroforesterie et zéro déforestation » comprend des mesures draconiennes de transparence, comme la divulgation de sa chaîne d’approvisionnement qui liste les fournisseurs et les sites où la société s’approvisionne. Au cours des deux dernières années, Lindt a adopté une politique zéro déforestation à l’échelle mondiale, une traçabilité complète de chaque fève, la restauration des forêts et la mise en place d’une culture en agroforesterie avec un minimum de 30 % d’arbres d’ombrage. Elle s’est également illustrée par son approche haut stock de carbone. Cette méthode qui distingue la forêt des terres dégradées permet une mise en œuvre optimale des engagements pris par les entreprises pour lutter contre la déforestation, tout en garantissant les droits et les moyens de subsistance des populations locales.

Mighty Earth a inclus dans son évaluation 20 sociétés supplémentaires, des supermarchés pour la plupart, car près de 40 % des profits d’une tablette de chocolat reviennent aux supermarchés.

« La majorité des cultivateurs de cacao gagnent moins d’un dollar par jour. Comme la grande distribution se taille la part du lion, il est grand temps que les détaillants assument la responsabilité des violations des droits humains et des atteintes à l’environnement liées au cacao qu’ils vendent, a déclaré Etelle Higonnet. »

Mighty Earth a classé ces sociétés selon les mêmes critères que l’an dernier, en se fondant sur leurs politiques mondiales en matière de lutte contre la déforestation et plus spécifiquement pour l’Afrique de l’Ouest, mais aussi leurs pratiques d’agroforesterie. Ce dernier critère permet d’évaluer si les entreprises se détournent d’une monoculture « plein soleil » destructrice au profit d’un cacao agroécologique, cultivé sous ombrage et respectueux des forêts et de l’environnement. L’évaluation 2019 a toutefois ajouté un critère supplémentaire : la traçabilité. Au cours de l’année dernière, de nombreux acteurs du secteur ont accompli d’énormes progrès dans ce domaine, en traçant jusqu’à 80 % de leur chaîne d’approvisionnement directe, pour davantage de clarté, d’honnêteté et de transparence.

Mighty Earth a également ajouté une nouvelle colonne pour le revenu minimum de subsistance. Alors que des consommateurs sont en train de se demander s’ils mangeront d’abord les oreilles ou les pattes de leur lapin en chocolat, l’un des 90 millions produit chaque année pour les fêtes de Pâques, la majorité des cultivateurs de cacao se demandent s’ils pourront nourrir leur famille. La pauvreté des cultivateurs n’a fait qu’empirer ces trois dernières années. D’après des recherches menées par l’Université de Tulane, près de 2,1 millions d’enfants travaillent dans les plantations de cacao, et 96 % d’entre eux doivent réaliser des travaux considérés comme dangereux.

« Je peux comprendre que des parents aient un faible pour les friandises, et chipent des bonbons à leurs enfants, » dit Etelle Higonnet. « Mais je ne peux accepter qu’une industrie qui se chiffre à 100 milliards de dollars par an vole les cultivateurs qui travaillent dans des conditions intolérables pour les approvisionner en matières premières. »

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